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← articles plus anciens 20 janvier 2018 « défavorablement connus » la revue pouvoirs m’a proposé de contribuer à son dossier consacré à ce qu’elle qualifie de datacratie . pour remettre en perspective les questions liées au big data et autres méga-données , à la « police (et la justice) prédictive » et à l’explosion du nombre de fichiers, je leur avais proposé de revenir sur l’histoire de l’impossible contrôle du fichage policier, en france : initialement créée, en 1978, pour protéger les citoyens de possibles dérives en matière de fichage administratif et policier, la commission nationale de l’informatique et des libertés tente, depuis le milieu des années 1990, d’encadrer les enquêtes administratives dites de moralité reposant sur la consultation du fichier des personnes « mises en cause » dans des enquêtes de police judiciaire. en vain. au point que le ministère de l’intérieur ne sait même pas combien de personnes (neuf, douze, seize millions ?) sont ainsi fichées comme « défavorablement connues » des services de police et de gendarmerie. et encore moins combien le sont à tort. au sommaire : « défavorablement connus » un « désordre assisté par ordinateur » « safari ou la chasse aux français » l’« avis conforme » de la cnil un million de personnes « blanchies » par la justice… mais « fichées » par la police un taux d’erreur de… 83% le « bug informatique » je n’avais pas réalisé, en écrivant ce (long) article l’été dernier, que sa publication coïnciderait avec les 40 ans de la cnil et de la loi informatique et libertés, précisément créée, initialement, pour protéger les citoyens de potentielles dérives en matière de fichage informatisé policier et administratif, suite au scandale du fichier safari (voir, sur ce blog, safari et la (nouvelle) chasse aux français et pour la cnil, 18% des français sont « suspects » , ainsi que, sur le site de l’ina, la compilation de reportages télévisés qui y est consacrée). pouvoirs réunit aussi d’autres articles signés benoît thieulin, fabien granjon, dominique cardon, henri isaac, alexandre eyriès, jayson harsin, alexis bréset, banjamin ferran, benjamin bayart, agnès le cornulier, jean deydier et jeremy corbyn. antoine bellier, journaliste à rcf, m’avait invité à en causer, avec benoît thieulin et dominique cardon, dans le cadre d’une émission de près d’un heure, datacratie, quand les données prennent le pouvoir , que l’association april a retranscrit , pour ceux qui préféreraient nous (re)lire plutôt que de nous (ré)écouter. pour le coup, on n’y a pas du tout causé de l’histoire du fichage informatisé policier, pas plus que de mon article, que vous pouvez néanmoins et aussi lire et acheter à la pièce pour 3€ sur cairn.info , la plateforme de publication électronique d’articles et de revues de sciences humaines et sociales. publié dans administrations , cnil , droit , dysfonctionnements , fichiers , politique , surveillance , traçabilité , vie privée | 7 commentaires 12 mai 2017 et la cia inventa les… « gremlinware » on connaissait les « software « , « adware « , « malware « , « spyware « , « ransomware » … wikileaks vient de révéler que la cia avait de son côté inventé des… « gremlinware » (sic). avec un sens de l’humour qui force le respect, les hackers de la cia l’ont inséré dans un module intitulé… aftermidnight . dans le film gremlins, il est en effet précisé qu' » il ne faut pas l’exposer à la lumière, lui éviter tout contact avec l’eau, et surtout, surtout ne jamais le nourrir après minuit… sinon… » continuer la lecture → publié dans administrations , espionnage , forces de l'ordre , hacker , humour , surveillance , technologies , wikileaks | 5 commentaires 05 mai 2017 message de service à la nouvelle (dir’ com’ de) la nsa le site web de kelli arena, la nouvelle directrice des « communications stratégiques » de la nsa, est « cybersquatté » depuis mars dernier par un spammeur indonésien, qui y fait depuis la promo de produits de décos. avant / après : son nom de domaine, qu’elle avait acheté en 2010, expirait en décembre 2016, et elle ne l’aurait pas renouvelé, permettant son rachat par le cybersquatter. kelli arena , ex-journaliste de cnn, dirigeait jusqu’à récemment un projet universitaire créé pour délivrer « une formation spécialisée pour favoriser l’exactitude de l’information « . continuer la lecture → publié dans administrations , dysfonctionnements , humour , surveillance | laisser un commentaire 19 avril 2017 présidentielle: les sites des candidats sont hors la loi les candidats à la présidentielle rivalisent de promesses pour « garantir la préservation des données personnelles des européens » ( macron ), obliger les acteurs du web à « informer l’utilisateur s’il fait l’objet d’un profilage et lui permettre de le refuser » ( mélenchon ) ou encore créer une obligation de stockage des données personnelles des français « sur des serveurs localisés en france » ( le pen ). voire. en matière de numérique, « cessons d’être à la traîne des géants américains, créons nos leaders européens ! » clame de même françois fillon, dont le site web, protégé par des serveurs us, renvoie aussi des données à google et twitter. a l’exception de poutou et arthaud, les 9 autres candidats utilisent l’outil de tracking d’audience de google, mais aucun ne s’en vante, contrairement à ce que google leur enjoint pourtant de faire. et si macron, dupont-aignan et asselineau ont opté pour un code de suivi respectueux de la vie privée des internautes, les autres candidats utilisent, eux, la version « par défaut « . et aucun des 9 n’a activé l’option permettant d’anonymiser les données renvoyées à google. c’est ce qu’a découvert ronan chardonneau, maître de conférences associé à l’université d’angers, par ailleurs créateur d’une start-up dédiée à l’analyse d’audience respectueuse de la vie privée des utilisateurs, qui se demandait « s i des solutions d’analyse d’audience pouvaient être utilisées à des fins d’espionnage économique ou politique » . si le site de marine le pen est le seul à mentionner le fait qu’il ait été déclaré à la cnil, il omet de préciser qu’il renvoie aussi des données à google et facebook, mais également, et comme le veut pourtant la loi, de réclamer le consentement des internautes, et de leur permettre de s’y opposer. de fait, aucun des 11 sites web ne respecte ces obligations légales… ils pourraient leur en coûter jusqu’à 375 000€ d’amendes. contactée par l’express, la cnil explique que si « des progrès [ont été] réalisés par les partis politiques, la prise en compte demeure insuffisante « , et qu’étant donnée les délais, si elle lançait aujourd’hui une procédure, celle-ci n’aboutirait que trop tard, après les élections. circulez… voir aussi #présidentielle2017 : cohérence numérique, es-tu là ? maj/pan sur le bec : d’aucuns soulignent avec ironie que la consultation de ce blog se fait elle aussi sans information ni consentement préalable, ni possibilité de s’opposer aux cookies associés. j’y avais consacré un billet, en haut à droite : pourquoi (et comment) ce blog vous « surveille » . tl;dr : je n’ai pas la main sur les serveurs du monde, qui m’accueille en tant que « blogueur invité », et je ne peux éradiquer les trackers de ce blog. cet article avait initialement été écrit pour le canard enchaîné (qui n’a pas, lui, de cookie /-), il a été coupé au montage, je l’ai donc publié sur ce blog suite à la mise en ligne de l’étude en question. faites ce que je dis, pas ce que je suis obligé de faire… publié dans administrations , cnil , droit , politique , surveillance , traçabilité | 5 commentaires 09 avril 2017 la double peine des radars automatiques je n’ai de cesse de répéter, depuis des années, que le vrai danger, ce n’est pas orwell, c’est kafka , à savoir un monde à la minority report où vous vous retrouvez fiché, accusé d’un crime ou d’un délit que vous ne comprenez pas, et où il vous revient en sus de devoir (tenter de) démontrer votre innocence… la présomption de votre culpabilité ayant été dûment constaté